Comment faire l’analyse comportementale d’une personne ?

Définition du profiling, du comportementalisme et de l’analyse comportementale : des termes différents souvent mélangés

Définition du profiling

Le "profiling" est une pratique utilisée par les forces spéciales d'intervention. Elle est originaire des Etats-Unis et a vu le jour grâce au Docteur Brussel. Il a permis l'arrestation, entre autres, de Unabomber et de l'Etrangleur de Boston. En effet, Brussel crée les profils psychologiques de ces deux individus pour le FBI, ce qui va permettre leur arrestation. On lui propose même de mettre en place le département dédié au profiling.

A noter que dans le cas de Unabomber, c'est également l'intervention d'un linguiste qui a permis l'arrestation du criminel. Son orthographe et ses expressions ont révélé ses origines et lieu de vie. L'oeil aiguisé du linguiste a permis de déceler ces variations dans les lettres anonymes envoyées par le tueur.

Exemple d’une analyse comportementale ou profiling : Si vous souhaitez avoir des exemples détaillés de "cas" américaines, vous pouvez visiter cette page.

En France, les forces d'interventions s'inspirent de ces pratiques en travaillant avec des psychologues qui vont établir ces profils. La filière pour devenir "profiler" est donc celle des études psychologiques ou bien de droit pénal. On parle d'ailleurs d'études en "criminologie". Vous avez différentes filières universitaires.

  • Licence de psychologie ou licence de droit avec une spécialisation en droit pénal

  • Master 2 en criminologie de Paris II

  • Le master II de l’université de Pau spécialisé en droit pénal et sciences criminelles et en droits fondamentaux.

Vous pouvez en savoir plus sur les parcours ici.

L'analyse comportementale en gendarmerie

Certains gendarmes, de part leurs activités en lien avec le milieu judiciaire et la criminologie, développent des compétences dans l'analyse comportementale. Comprendre le mode opératoire d'un meurtrier en analysant la scène du crime, ce n'est pas que dans les séries ! A travers une démarche minutieuse et une enquête approfondies, les gendarmes tentent de construire un portrait psychologique ou profilage de l'individu. Plus d'informations ici : "analystes comportementaux, des gendarmes pas comme les autres".

Béhaviorisme et comportementalisme

Le mot “comportementalisme” a connu un certain essor ces dernières années. Toutefois, on parle davantage de "comportementaliste" animalier. Chaque comportementaliste peut avoir sa spécialisté ; canin, félin, etc. Le rôle du comportementaliste est d'observer les réactions animales afin d'améliorer sa qualité de vie, et, in fine, la relation avec son humain. De manière plus générale encore, l'éthologie est la science qui s'intéresse aux comportements des espèces animales (y compris l'humain d'ailleurs...)

En France, il n'existe pas actuellement de diplôme d'État spécifique. Ce sont souvent des écoles privées qui proposent des modules liés aux comportements animaliers. Ou bien en école vétérinaire, avec une spécialisation "comportement animalier". Vous pouvez en savoir plus sur le parcours à suivre ici.

Avec l'engouement pour les études et recherches scientifiques sur les dynamiques cognitives, non verbales et comportementales observées chez les humains, on peut entendre le terme "comportementaliste" appliqué à l'humain. En ce cas, il s'agit de pouvoir décrypter les réactions et dynamiques corporelles de ses interlocuteurs.

Le profiling ou analyse comportementale d’une personne

Vous pourrez parfois lire un "mix" des termes "profiling" et "comportementalisme". En effet, on parle de "profiling comportemental" ou d'analyse comportementale pour évoquer l'attention portée aux comportements, notamment dans les zones à risque (aéroportuaire, ferroviaire, etc.) Il s'agit donc de déceler rapidement les intentions terroristes en observant les attitudes des passagers. A noter qu'il s'agit d'une traduction presque littérale du terme américain " behavioral profiling".

Quels sont les types de personnalités ?

Comment définir la personnalité ?

Ce sont des traits, des comportements, des préférences « stabilisés », qui sont récurrents dans le temps, et qui fondent la personnalité.

Pendant de nombreuses années, deux approches différentes (psychanalytique et cognitive) se sont opposées : est-ce que la personnalité est une sorte d’héritage qui ne bouge pas, ou bien, est-ce que la personnalité évolue au fil des circonstances et des événements ?

En réalité, il ne faut pas voir ces deux approches comme étant contradictoires, mais bien complémentaires. Elles sont toutes les deux assez juste : notre personnalité est un bagage avec lequel nous venons déjà au monde, et plutôt difficile à modifier. En revanche la prédictibilité des comportements restent encore périlleuse car l’être humain est en interactions et ce sont elles qui peuvent le faire bouger.

Autrement dit, il y a bien un déterminisme psychologique dans l’absolu, mais de manière relative et en interactions, notre personnalité se montre beaucoup plus inventive. Par exemple, si avez toujours tendance à vous agacer sur les tâches administratives, il y a peu de chances que ça change. En revanche, selon qui vous le demande et la manière dont on vous le demande, cela peut-être encore plus agaçant encore.

Quelques idées reçues sur la psychologie, nos comportements et notre personnalité

Une des idées reçues les plus importantes : nous serions tous très évolués et originaux. Dans une société favorisant l’individualisme, l’idée de personnalités très différentes les une des autres apparaît évidente.

Pourtant, cela ne correspond pas aux conclusions des dernières découvertes de certains neuroscientifiques et psychologues. De manière très audacieuse, et dans son dernier ouvrage l’Ordre étrange des choses, le neuropsychologue Antonio Damasio s’intéresse à l’évolution des bactéries, et la manière dont elles s’organisent. Leur mode de fonctionnement est à l’origine des civilisations les plus évoluées, dont la nôtre. Il nous dit :

« « Tout ce qui se passe chez une cellule vivante anticipe ce dont seront capables les grands systèmes neuronaux sous-tendant la conscience. » »
— Antonio Damasio

Dit autrement, notre culture et notre organisation sociale sont, pour une part, la réplique du mode organisationnel des bactéries entre elles. Cela rappelle la théorie du « gène égoïste » de Richard Dawkins selon laquelle ce qui nous paraît évolué dans notre pensée ou notre société serait au service des parties les plus infimes et les plus originelles de notre corps… Un mécanisme bien sûr inconscient.

Comme je le dis souvent lors de mes conférences ou ateliers, nous sommes tous des pépites car nos vécus, nos expériences et nos histoires sont différentes. Cependant, dans les situations de stress, ou fortement émotionnelles, nos comportements sont davantage stéréotypés. La philosophe Hannah Arendt nous rappelle que les grecs utilisaient deux mots pour parler de la "vie" :

  • la Bios = temps autobiographique et individuelle (vous êtes une pépite)

  • la Zoé = temps à l'échelle de l'espèce (votre comportement est stéréotypé)

Comment cerner le profil d’une personne ?

Apprenez à déterminer son “sémiotype” ou comportement stéréotypé

Le terme sémiotype est une contraction entre les termes « sémiologie » et « stéréotype ». Pour en savoir davantage sur les zones du cerveau et l'âge auquel se consolide notre personnalité, je vous invite à lire La Stratégie du Caméléon.


En attendant, retrouvez un extrait avec ce questionnaire. L'idée est de vous transmettre la coloration de vos comportements structurants. Découvrez quel est votre sémiotype majeur, c'est-à-dire la dynamique observable récurrente dans vos comportements. Ce questionnaire ne comprend aucun jugement moral. Il n’y a pas de bonnes ni de mauvaises réponses. Vous pouvez dès à présent remplir ce test de personnalité.

Analyser le comportement d’une personne par la communication non verbale

Nous ne sommes pas tous « configurés » de la même façon. Issue du croisement entre différentes disciplines, la grille des « sémiotypes » permet de comprendre les enjeux de personnalités. Elle s’inspire des neurosciences, de la linguistique, de la psychologie sociale, des approches en non-verbal, et bien sûr… de l’éthologie ! En effet, c’est aussi en observant les comportements grégaires et archaïques des loups et des primates, notamment, qu’il nous est possible de comprendre les enjeux sous-jacents aux comportements et relationnel humain. Le body language est la face immergée de l’iceberg : c’est la manifestation concrète de nos comportements et le lien vers notre état d’esprit, voire les rouages de notre personnalité.

Exemple d’analyse comportementale

Les types de communication non verbale sont nombreux. Alors de quoi parle-t-on quand on parle de « body language » ? Il s’agit de la dimension de la communication non-verbale qui s’intéresse au mouvement du corps (également appelée « kinésique », aux postures, aux expressions faciales, aux mouvements de la tête et aux mouvements oculaires. Mais il existe davantage de dimensions encore.

  • le paralinguistique : la voix, le débit de parole, l’intonation…

  • l’infra-verbal : les changements physiologiques (dilatation des pupilles…)

  • le kinésique : le mouvement du corps, la posture, les expressions faciales, les mouvements de tête, les contacts visuels…

  • la proxémique : la distanciation sociale et la gestion de l’espace comme territoire ;

  • le symbolique : représentation de Soi (accessoires, formes du corps…)

  • « haptics » pour les anglo-saxons : le toucher professionnel, intime, la poignée de mains…

  • « chronemics » pour les anglo-saxons : impact du temps sur les relations sociales

Vous pouvez lire cet article sur les fondamentaux de la communication non-verbale pour en savoir plus.

Si on ajoute le niveau de la communication verbale, on a alors le niveau linguistique où tout peut être analysé : les mots, leur orthographe, leur sémantique, les expressions culturelles (voire géographiques) et idiomatiques (propre à l'individu), la syntaxe, la rhétorique, les enchainements argumentatifs, l'espacement entre le sujet et l'objet. Tout cela est significatif. Nous en avons vu un exemple ci-dessus.

Comment savoir si quelqu’un nous ment ?

Je vous renvoie à cet article pour aborder cette thématique, passionnante, en particulier. En effet, de nombreux mythes circulent sur la détection du mensonge... pourtant les études scientifiques sont nombreuses. A découvrir ici.

En savoir plus sur la communication non verbale : formation, vidéos, conférence et livres

Pourquoi apprendre les différents types de gestes de la communication ?

Les avantages d'une connaissance approfondie en matière de communication non verbale sont nombreux. Citons quelques uns de ces aspects (liste non exhaustive) :

  • Argumentatif : les personnes qui décryptent le mieux les expressions faciales sont aussi celles qui vendent plus et obtiennent de meilleurs résultats. Je développe cet aspect dans la vidéo "3 minutes" ci-dessous ;

  • Relationnel : savoir déceler les items de malaise ou l'incongruence entre le "dire" et le "montré" permet de désamorcer les conflits et les tensions plus facilement ;

  • Temporel : vous gagnez du temps ! Savoir déceler l'état d'esprit de son interlocuteur, parfois même avant qu'il verbalise ou en ait conscience, est un gain de temps considérable. Surtout en situation de négociation...

Où et comment se former à la communication non verbale ?

A titre individuel

Si vous avez 1 an (environ) en présentiel

A titre individuel, vous pouvez vous former à la synergologie en vous rendant sur le site de l'IES.

Si vous avez quelques semaines en distanciel

Vous pouvez vous former à distance avec des sessions d'entraînement (trainings) à distance. Spécialement sur la question des émotions universelles et des expressions faciales :

  • Directement chez le "père fondateur", le Dr Paul Ekman, et sur son site ;

  • Le couple Wezowski propose aussi un entraînement efficace et à votre rythme ;

  • Le Dr David Mastumoto, collègue de Paul Ekman, a également développé sa propre méthode.

Si vous avez 67 jours en distanciel

Si vous souhaitez vous former à distance sur la thématique de la négociation, vous pouvez retrouver les capsules de l'Institut Nera. J’ai participé au module "body language" et comportemental, proposé par Julien Pelabere. Retrouvez ci-dessous la présentation du programme e-learning « 67 jours pour devenir négociateur » :

Si vous avez une heure devant vous : la conférence sur les secrets de la communication non verbale

Retrouvez cette ancienne conférence que je proposais, "les secrets de la communication non verbale" :

Si vous avez 6 minutes devant vous

Découvrez ce passage de l'émission de France 2 sur la communication non verbale :

Si vous avez 3 minutes devant vous

Voici une capsule sur la communication verbale et non verbale, préparée en amont d’une conférence proposée par Enedis à ses collaborateurs :

A l’échelle des organisations et entreprises

Si vous avez une demi-journée (en présentiel ou distanciel)

Lors de mes ateliers, je vous présente nos dynamiques comportementales, réalisées grâce à l’observation des mots entendus et des gestes vus in situ. L’objectif est de "profiler" son interlocuteur grâce au non verbal, afin de mieux s’adapter à l’autre pour le ramener dans un espace relationnel plus authentique.

Le temps en groupe de 8 à 70 personnes permet plusieurs mises en situations pertinentes autour de la négociation.

Par rapport à d’autres approches comme le MBTI, HBDI ou DISC, il s’agit ici de comprendre l’état d’esprit à un temps T0 – celui d’une négociation, par exemple. Il s’agit donc moins de comprendre le profil psychologique de la personne, que de trouver rapidement les bons mots, les arguments percutants selon son référentiel, et adopter la bonne posture comportementale.

(Me contacter via Linkedin)

Si vous avez 1h30 en entreprise

Je vous propose une conférence, souvent sur-mesure (orientée Communication Non verbale, Négociation, Leadership, Intuition, Storytelling...), qui permet de revisiter de manière impactante toutes les idées reçues concernant le fonctionnement de notre cerveau. . Pour des groupes allant jusque 200 personnes.

(Me contacter via Linkedin)


Elodie Mielczareck

ELODIE MIELCZARECK est sémiologue. Après un double cursus universitaire en lettres et linguistique, elle s'est spécialisée dans le langage et le « body language ». Également formée aux techniques de négociation du RAID et au neurocognitivisme, elle est conférencière sur le thème du non-verbal et de l'intelligence relationnelle, conseille des dirigeants d'entre-prise et accompagne certaines agences de communication et de relations publiques internationales. Très régulièrement sollicitée par les médias, elle décrypte les tendances sociétales de fond, ainsi que les dynamiques comportementales de nos représentants politiques et autres célébrités. Elle est l'auteure de Déjouez les manipulateurs (Nouveau Monde, 2016), de La Stratégie du caméléon (Cherche-Midi, 2019), de Human Decoder (Courrier du Livre, 2021), et de Anti Bullshit (Eyrolles, 2021).

https://www.elodie-mielczareck.com
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